La montagne de Lure
Une frontière naturelle pour la Provence
La montagne de Lure s’étend de Sisteron au col de Négron, et culmine a 1826 mètres. Elle relie les monts d’Albion et le Ventoux et joue le rôle de frontière naturelle pour la Provence.

Deux versants contrastés
La chaîne résulte d’un grand mouvement tectonique. Tout le flanc sud de la montagne est une masse très épaise de calcaires datant du crétacé inférieur. A l’ubac, des affleurements de roches plus tendres expliquent la dépression longitudinale entre la crête principale et les ressauts parallèles qui dominent le Jabron. Cette dissemblance se lit dans la distribution des sources : fréquentes à l’ubac, elles sont rares sur l’adret.
Landes et pelouses d’arômatiques
A la sortie de Saint-Etienne, la route traverse d’abord d’anciennes terres communales, usées par des siècles de pâturage. Les plantes les plus manifestes sont pour la plupart des « refus de troupeaux », épineux et arômatiques, peu consommés par les bêtes.
L’étage du chêne blanc
Vers 800 mètres, la route pénètre dans les bois de « chênes blancs » provencaux. Il s’agit des feuillus les plus dominant de l’étage collinéen haut-provençal. On le rencontre ordinairement à l’état de cépée du fait des coupes fréquentes. Cette exploitation qui a lieu tous les 20 à 25 ans fragilise le milieu boisé et altère les sols. Le pâturage en sous-bois, souvent associé à des brulis d’hiver, accélère encore cette dégradation.
L’étage du hêtre
Vers 1200 mètres, le paysage forestier change radicalement avec l’apparition du hêtre qui, en région méditérranéenne, est une essence d’altitude. La hêtraie de Lure, habituellement traitée en taillis, est bien plus humide que celle du Ventoux.
Les bois de pins sylvestres
En montant par la face sud, on traverse à plusieurs reprises des bois de pins sylvestres, exploités par la papeterie ou l’industrie des bois transformés. C’est ver 1400 ou 1500 mètres que ce milieu forestier est le plus original.
La hêtraie-sapinière
Ce type de forêt occupe l’essentiel de l’ubac. Le sapin de Lure est un arbre souvent chétif, de surcroît affecté ces dernières années par la sécheresse. La flore ne diffère pas sensiblement de celle de la hêtraie, mais elle est généralement plus exhubérante, surtout dans les trouées. On peut y découvrir un ensemble végétal remarquable.
Les crêtes de Lure
Vers les 1600 mètres, près du refuge de Lure, la forêt cède soudain la place aux landes et aux pelouses sommitales. Ce milieu ouvert, d’allure très alpine malgré la faible altitude, résulte des déboisements successifs et du pâturage. Par un lendemain de mistral, la vue y est exceptionnelle.
Résumé tiré du livre « Alpes-de-haute-provence » des Encyclopédies du Voyage